Si vous deviez loger
seul(e) dans une vieille mansarde insalubre à laquelle seraient
attachées la plus sombre histoire et la plus terrifiante légende,
ne seriez-vous pas, à la nuit, saisi(e) au moindre bruit suspect, au
moindre souffle d'air d'une crainte, d'une angoisse, d'une peur
progressive? Et si, l'esprit fatigué par le labeur du jour et les
terreurs de la nuit, vous constatiez avec effroi que la réalité
rejoignait le rêve, que votre comportement, devenu étrange malgré
vous, alimentait peu à peu des rumeurs et éclairait de bien curieux
événements, ne seriez-vous pas loin de croire que ce lieu étant
hanté, vous voici sous l'emprise d'une maléfique entité?
Nul doute qu'il en
serait ainsi avec le temps.
Walter Gilman dût
ainsi vivre dans la maison de la sorcière et subir, pour son plus
grand malheur, son effroyable influence...
EPOUVANTE
LA MAISON DE LA SORCIERE
de Howard Phillips Lovecraft
1932
Au
travers de ce court récit d'épouvante, Lovecraft nous entraîne
graduellement mais sûrement dans le monde terrifiant des sorcières
de Salem qui professaient jadis et ont aujourd'hui investi de leur
invisible mais non moins redoutable
présence quelques lieux lugubres et délabrés.
Voici donc une insolite
histoire qui nous est contée où magnifiquement, implacablement, nous
est dépeinte pour éveiller nos sens une étrange atmosphère...
Walter Gilman, un étudiant
en mathématiques et physique quantique vivait à Arkhan, une ville
où résonnait quantité de légendes toutes plus sombres les unes
que les autres et logeait, Dieu ait son âme, dans une chambre où,
il y a bien longtemps, avait vécu l'effrayante sorcière Keziah
Mason, laquelle s'évada mystérieusement de sa prison.
On racontait
que celle-ci avait découvert, grâce à de savantes formules, les
lois de la quatrième dimension, plus inquiétant encore, qu'elle
aurait fait un pacte avec le diable dont un rat monstrueux était
l'intermédiaire.
Le jeune universitaire,
uniquement intrigué par cette possibilité qu'offraient les
sciences, résolut de prendre la chambre de Keziah – une mansarde
aux formes étranges qui servait de logis aux souris et aux rats –
afin d'y mener des recherches dans le domaine des dimensions
inconnues.
Ses théories spatiales,
insolites et audacieuses, suscitèrent tour à tour l'étonnement,
l'admiration et le scepticisme de ses maîtres et condisciples.
Persuadé d'être proche
de découvrir la frontière entre le monde connu et le monde occulte,
Walter travailla tant et tant que, bientôt, il en perdit la santé...
Des fièvres le saisirent
et des rêves hideux l'assaillirent. Le moindre bruit devenait
suspect et l'au-delà l'effrayait.
Cette hypersensibilité
devint maladive.
Très vite, il fut tourmenté par des illusions
auditives et des hallucinations et les autres locataires de la
bâtisse attestèrent qu'il était devenu somnambule et coutumier de
promenades nocturnes.
Dans ses cauchemars, il
lui semblait qu'une voix le persuadait voire le menaçait de
commettre d'abominables actes auxquels ils ne pouvait se résoudre.
Il se réveillait avec d'étranges blessures, s'évanouissait souvent
et fut gagné par le soupçon et la terreur.
Il avait peur de lui, peur
des autres et de cette affreuse maison.
Pourtant, il n'était pas
tout à fait seul.
Un camarade qui avait pris
là également chambre, enthousiasmé par les découvertes
scientifiques de la sorcière et convaincu de la possibilité d'une
dimension intemporelle, l'aida à surmonter momentanément ses
craintes et ses angoisses, fournissant des explications rationnelles
aux divers événements qui lui arrivaient.
Malheureusement, son état
mental un temps stabilisé, déclina de nouveau.
Terreurs nocturnes et
cauchemars le reprirent.
Il se retrouva une nuit dans sa chambre pieds et bas de pyjama boueux, affola les locataires par un abominable fracas et des pleurs d'enfants … Au matin, il s'avéra qu'un enfant de la ville avait disparu et qu'un jeune homme, une vieille femme ainsi qu'un rat avaient été vus errant dans les rues...
Il se retrouva une nuit dans sa chambre pieds et bas de pyjama boueux, affola les locataires par un abominable fracas et des pleurs d'enfants … Au matin, il s'avéra qu'un enfant de la ville avait disparu et qu'un jeune homme, une vieille femme ainsi qu'un rat avaient été vus errant dans les rues...
Qu'avait donc bien pu
faire Walter Gilman?
S'était-il adonné à des
rites sataniques? Ses fantasmes étaient-ils devenus réalité?
Avait-il basculé dans la folie?
Hélas! Il l'ignorait
lui-même. Son corps et son esprit étaient à présent tout entier
possédés et la démone ne pouvait que vouloir l'entraîner dans les
sombres gouffres dont on ne revient jamais...
Il fut donc presque
naturel qu'on le retrouvât un jour mort mais détail abominable, le
cœur dévoré!
Ce pauvre diable avait-il
fini fou dans cette maison de l'horreur?
Rien n'est moins sûr car
une découverte devait, quelque temps plus tard, asseoir cette idée
qu'il n'est de légendes, aussi extravagantes ou effrayantes
soient-elles, sans quelques fils de vérité et jeter de fait une toute autre lumière sur ces tragiques événements...
- Un effrayant récit mené de main de maître par un conteur hors pair, sachant jouer des mots et de nos nerfs pour nous faire plonger dans une inquiétante et insolite atmosphère.
- Une œuvre qui ravira les lecteurs en quête d'étrange et de frissons mais qui pourrait bien tenir en éveil toute une nuit, les âmes plus sensibles ou impressionnables!