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dimanche 3 novembre 2013

LU POUR VOUS: LA MAISON DE LA SORCIERE






Si vous deviez loger seul(e) dans une vieille mansarde insalubre à laquelle seraient attachées la plus sombre histoire et la plus terrifiante légende, ne seriez-vous pas, à la nuit, saisi(e) au moindre bruit suspect, au moindre souffle d'air d'une crainte, d'une angoisse, d'une peur progressive? Et si, l'esprit fatigué par le labeur du jour et les terreurs de la nuit, vous constatiez avec effroi que la réalité rejoignait le rêve, que votre comportement, devenu étrange malgré vous, alimentait peu à peu des rumeurs et éclairait de bien curieux événements, ne seriez-vous pas loin de croire que ce lieu étant hanté, vous voici sous l'emprise d'une maléfique entité?
Nul doute qu'il en serait ainsi avec le temps.
Walter Gilman dût ainsi vivre dans la maison de la sorcière et subir, pour son plus grand malheur, son effroyable influence...


EPOUVANTE




LA MAISON DE LA SORCIERE
de Howard Phillips Lovecraft 
1932



Au travers de ce court récit d'épouvante, Lovecraft nous entraîne graduellement mais sûrement dans le monde terrifiant des sorcières de Salem qui professaient jadis et ont aujourd'hui investi de leur invisible mais non moins redoutable présence quelques lieux lugubres et délabrés.

Voici donc une insolite histoire qui nous est contée où magnifiquement, implacablement, nous est dépeinte pour éveiller nos sens une étrange atmosphère...

Walter Gilman, un étudiant en mathématiques et physique quantique vivait à Arkhan, une ville où résonnait quantité de légendes toutes plus sombres les unes que les autres et logeait, Dieu ait son âme, dans une chambre où, il y a bien longtemps, avait vécu l'effrayante sorcière Keziah Mason, laquelle s'évada mystérieusement de sa prison.
On racontait que celle-ci avait découvert, grâce à de savantes formules, les lois de la quatrième dimension, plus inquiétant encore, qu'elle aurait fait un pacte avec le diable dont un rat monstrueux était l'intermédiaire.

Le jeune universitaire, uniquement intrigué par cette possibilité qu'offraient les sciences, résolut de prendre la chambre de Keziah – une mansarde aux formes étranges qui servait de logis aux souris et aux rats – afin d'y mener des recherches dans le domaine des dimensions inconnues.
Ses théories spatiales, insolites et audacieuses, suscitèrent tour à tour l'étonnement, l'admiration et le scepticisme de ses maîtres et condisciples.

Persuadé d'être proche de découvrir la frontière entre le monde connu et le monde occulte, Walter travailla tant et tant que, bientôt, il en perdit la santé...
Des fièvres le saisirent et des rêves hideux l'assaillirent. Le moindre bruit devenait suspect et l'au-delà l'effrayait.
Cette hypersensibilité devint maladive. 
Très vite, il fut tourmenté par des illusions auditives et des hallucinations et les autres locataires de la bâtisse attestèrent qu'il était devenu somnambule et coutumier de promenades nocturnes.

Dans ses cauchemars, il lui semblait qu'une voix le persuadait voire le menaçait de commettre d'abominables actes auxquels ils ne pouvait se résoudre. Il se réveillait avec d'étranges blessures, s'évanouissait souvent et fut gagné par le soupçon et la terreur.
Il avait peur de lui, peur des autres et de cette affreuse maison.

Pourtant, il n'était pas tout à fait seul.
Un camarade qui avait pris là également chambre, enthousiasmé par les découvertes scientifiques de la sorcière et convaincu de la possibilité d'une dimension intemporelle, l'aida à surmonter momentanément ses craintes et ses angoisses, fournissant des explications rationnelles aux divers événements qui lui arrivaient.

Malheureusement, son état mental un temps stabilisé, déclina de nouveau.
Terreurs nocturnes et cauchemars le reprirent.
Il se retrouva une nuit dans sa chambre pieds et bas de pyjama boueux, affola les locataires par un abominable fracas et des pleurs d'enfants … Au matin, il s'avéra qu'un enfant de la ville avait disparu et qu'un jeune homme, une vieille femme ainsi qu'un rat avaient été vus errant dans les rues...

Qu'avait donc bien pu faire Walter Gilman?
S'était-il adonné à des rites sataniques? Ses fantasmes étaient-ils devenus réalité? Avait-il basculé dans la folie?

Hélas! Il l'ignorait lui-même. Son corps et son esprit étaient à présent tout entier possédés et la démone ne pouvait que vouloir l'entraîner dans les sombres gouffres dont on ne revient jamais...

Il fut donc presque naturel qu'on le retrouvât un jour mort mais détail abominable, le cœur dévoré!

Ce pauvre diable avait-il fini fou dans cette maison de l'horreur?
Rien n'est moins sûr car une découverte devait, quelque temps plus tard, asseoir cette idée qu'il n'est de légendes, aussi extravagantes ou effrayantes soient-elles, sans quelques fils de vérité et jeter de fait une toute autre lumière sur ces tragiques événements...




  • Un effrayant récit mené de main de maître par un conteur hors pair, sachant jouer des mots et de nos nerfs pour nous faire plonger dans une inquiétante et insolite atmosphère.
  • Une œuvre qui ravira les lecteurs en quête d'étrange et de frissons mais qui pourrait bien tenir en éveil toute une nuit, les âmes plus sensibles ou impressionnables!