Régulièrement nous
apprenons par les médias la survenue d'une catastrophe humaine en un
point précis du globe mais, reconnaissons-le, à moins d'être
particulièrement concernés, nous n'en sommes guère émus et ne
réalisons pas les conséquences dramatiques tant matérielles que
purement humaines qui peuvent en découler. Imaginez un instant que
vous survoliez, insouciant, la Cordillère des Andes et que soudain,
votre appareil, pris dans de violentes turbulences, s'écrase dans
la solitude enneigée des hauts sommets... Imaginez que vous fassiez
partie des survivants mais que tous ou presque soient blessés et que
vous n'ayez ni vêtements chauds ni nourriture suffisante...
Que feriez-vous et
surtout comment réagiriez-vous?
Feriez-vous partie
de ceux qui, une fois le choc passé, s'accrocheraient à la vie ou
déprimé, désespéré, vous laisseriez-vous mourir peu à peu?
Nando Parrado nous
raconte ici dans Miracle dans les Andes son histoire, celle d'une
tragédie humaine bouleversante et d'une terrible épreuve placée
sous le signe de la solidarité et d'une indéfectible amitié.
RECIT AUTOBIOGRAPHIQUE - AVENTURE HUMAINE
MIRACLE DANS LES ANDES
de NANDO PARRADO
aux Editions Grasset et Fasquelle
2007
13 octobre 1972. Un
petit avion en provenance de Montevideo en Uruguay et volant avec 45
personnes à son bord en direction de Santiago au Chili s'écrase en
plein cœur de la Cordillère des Andes, la deuxième chaîne au
monde après l'Himalaya.
L'appareil
transportait la jeune et meilleure équipe uruguayenne de rugby,
laquelle était accompagnée de quelques supporters, amis et membres
de famille.
Le bilan est grave.
La partie arrière
du fuselage a été arrachée en plein vol et a emporté plusieurs
passagers. Suite au crash, il ne reste déjà plus que 32 personnes
encore en vie, pour certains grièvement blessés.
Bien que sous ces
latitudes on soit au printemps, la température en ces lieux est de
-40°, avalanches comme blizzards se succèdent impitoyablement.
Lorsque Nando Parrado
émerge du coma, trois jours se sont écoulés. Il a des parties du
crâne brisées. La mort de sa mère, de quelques-uns de ses amis et
l'état grave de sa sœur Suzy l'anéantissent.
Quelques survivants
dont un étudiant en médecine miraculeusement indemnes se sont déjà
organisés. Grâce à leur présence d'esprit, à leur leadership et
leur dévouement, les passagers ont été libérés, soignés dans la
mesure du possible.
Ceux encore valides
sont mis rapidement au travail car il s'agit d'évacuer au plus vite
les morts, de nettoyer les décombres, de vider le reste du fuselage
pour s'en faire un abri de fortune, d'installer les blessés et de se
blottir les uns contre les autres durant les nuits glaciales,
seulement protégés par un maigre amoncellement de bagages et de
neige.
Ils n'ont ni
manteau, ni couverture et quasiment aucune nourriture.
Pire qu'un
cauchemar, un enfer!
Découragement,
colère, peur s'emparent de chacun d'entre eux.
Pourtant, tous
espèrent encore des secours qui ne viendront pas.
Aussi, lorsqu'un
avion les survole puis s'en va, ce sont avec lui de faux espoirs qui
s'envolent.
Les plus forts
mentalement et les plus pratiques également sont d'avis qu'il faut
chercher à se sauver par eux-mêmes plutôt qu'attendre un
hypothétique sauvetage.
Premier objectif:
retrouver des vêtements, de la nourriture et la radio.
Mais la première
tentative d'expédition échoue en raison de la difficulté à gravir
les pentes, de la profondeur de la neige et des avalanches.
Chaque jour apporte
son lot de souffrances et son quota de morts.
Le compteur est
maintenant à 27 survivants.
Que faire sinon
attendre au moins de meilleures conditions climatiques?
Si chacun réagit à
sa manière, se laissant emporter par la colère ou envahir par la
peur, espérant des secours, s'en remettant à Dieu ou tout
simplement attendant l'heure de la délivrance finale, l'unité, la
solidarité demeurent et demeureront jusqu'au bout et chacun offrira
pour survivre le meilleur de lui-même: son sourire, son optimisme,
son humour, son amabilité, son bon sens.
Au fil des jours,
ils se mettent à souffrir du faible taux d'oxygène, de la
déshydratation et de la faim. Ingénieusement, ils parviennent à
faire fondre de la neige avec une feuille d'aluminium. C'est
insuffisant pour étancher leur soif mais ils sont enfin hydratés.
Mais comment s'alimenter?
Nando en dépit de
son chagrin car Suzy est morte à son tour, a retrouvé une pulsion
de vie et suggère à voix haute ce que d'autres ont aussi pensé...
Puisqu'il faut impérativement manger de la viande, ici, aucune autre
alternative si ce n'est se nourrir des corps morts.
Tous savent qu'il
s'agit d'une question de survie et font la promesse d'abandonner le
leur si jamais ils devaient disparaître.
Après avoir réussi
à réparer un transistor, ils apprennent atterrés que les
recherches sont interrompues.
Une deuxième
tentative, cette fois, pour quérir des secours, est entreprise mais
se solde de nouveau par un échec. Faute d'un air trop rare, d'un
froid insoutenable et de pentes trop raides.
Mais ils n'ont pas
dit leur dernier mot!
Ils s'apprêtent à
recommencer lorsque durant la nuit, une avalanche les ensevelit et
fait d'autres morts.
Eux qui se croyaient
en sécurité dans le fuselage réalisent qu'ils sont impuissants
face aux éléments, à la vie tout simplement et qu'il est une heure
pour chacun. Il faut quitter cet endroit mais l'escalade est
impossible. Reste à descendre dans la vallée, suivre un cours d'eau
éventuel, se diriger vers les plaines et l'Océan.
Ils décident
d'attendre l'été c'est-à-dire le 15 novembre mais il faudra faire
vite.
Certains s'en vont
tout doucement. Ils se sont déjà attaqués aux corps plus récents.
Les plus réticents en mangent si peu qu'ils s'affaiblissent et leurs
plaies s'infectent de manière inquiétante.
Le premier départ
échoue en raison d'une tempête de neige. Le deuxième se solde,
après six jours de marche, par un nouvel échec. Il est impossible
d'aller vers l'Est. Seule consolation, ils retrouvent la queue de
l'avion, des valises, quelques vêtements, un peu de nourriture, des
cigarettes, des livres, un appareil photo et une batterie radio.
Bien que tous
craquent, désormais ils auront un peu mieux chauds et surtout de la
lumière.
Deux mois se sont
déjà écoulés et, après de nouveaux blizzards, ils repartent vers
l'Ouest car cette fois, ils n'ont plus rien à manger et beaucoup se
meurent.
Nando et deux amis
s'en vont, emportant avec eux les derniers espoirs d'un sauvetage.
Ils montent et
descendent des montagnes au risque de leur vie en dépit de la neige,
des crevasses, des glaciers, des blocs de pierre, de l'épuisement et
de la peur de chaque instant.
Ils se croyaient à
2400 mètres alors qu'en réalité, ils se trouvaient à 3600 et
gravissent des pentes, de faux sommets que même des professionnels
spécialement équipés n'auraient pas gravis.
Ils ont l'espoir, le
courage et l'ignorance pour eux.
Au huitième jour,
ils aperçoivent enfin des arbres et des traces de vie humaine.
Au dixième, ils
sont enfin recueillis par des paysans qui font paître en altitude
leurs troupeaux après avoir parcouru plus de 11à kilomètres dans
les Hautes Andes.
Peu après, des
hélicoptères survolent en dépit de la météo et sur les
indications de Nando le lieu du crash.
Médecins et
sauveteurs sont sur place: Ils sont sauvés!
C'est le 22 décembre!
Il
y a en tout et pour tout 16 survivants au crash.
L'événement est
qualifié par les médias du monde entier de miracle de Noël.
Dans ce récit
autobiographique bouleversant, édifiant même, Nando Parrado qui a
perdu sa mère, sa sœur et beaucoup de ses amis, nous raconte de
manière simple et chronologique ce tragique accident et cette
terrible épreuve qui les a un jour tous frappés et a changé à
tout jamais leur regard sur la valeur de la vie.
- Un livre terriblement émouvant où l'on retient à chaque instant son souffle, où l'on réalise combien la vie est fragile et précieuse, qui plaira tant à ceux qui aiment les récits de montagne que l'aventure humaine.
- Le récit d'un drame vécu par de jeunes gens avec un courage extraordinaire et une solidarité à toute épreuve contenant un beau message sur la vie et l'amour ainsi qu'un magnifique hommage aux morts comme aux survivants.
PROLONGEMENT
LES SURVIVANTS - 1993 - un film de Frank Marshall avec Ethan Hawke, Vincent Spano, Josh Hamilton, Bruce Ramsay, John Haymes Newton