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dimanche 16 février 2014

LU POUR VOUS: LA MORT SUSPENDUE





Vous aimez les récits d'expédition? Les sommets enneigés touchant au ciel vous laissent rêveurs et les alpinistes, admiratifs...
Suivez ici l'aventure haletante de deux jeunes gens dont l'un a triomphé de la mort au prix de mille efforts et souffrances.
Laissez-vous guider dans une périlleuse ascension et revivez une terrible épreuve et expérience, une bien déchirante descente, en un mot, le poignant combat d'un homme pour sa survie!


RECIT- AVENTURE HUMAINE 


LA MORT SUSPENDUE
de Joe Simpson
aux Editions Glénat
2004



Deux jeunes britanniques, Simon Yates et Joe Simpson, ont décidé d'entreprendre la toute première ascension au Pérou de la face ouest du Siula Grande, lequel culmine à 6356 mètres. Dans leur équipée, ils se sont adjoints Richard, un jeune aventurier rencontré en chemin, dont la tâche consistera à surveiller le matériel du camp de base durant l'expédition.
Celle-ci ne devrait durer que 5 à 7 jours. Donc, aucun souci à avoir, ils sont expérimentés, bien équipés et le temps est au beau fixe.... En cas d'accident, ils le savent, personne ne pourra rien pour eux et Richard est prévenu.

Après les adieux, les voilà en route pour une escalade de près de 1400 mètres, leur camp de base se situant lui-même à plus de 4500 mètres.
Glaciers, crevasses, couloirs, cascades de glace, arêtes et corniches sont au menu de la première journée, avec son lot de fragments de glace et de rochers glissant, pleuvant, roulant dans l'abîme. Pas moins de quinze heures d'escalade intense avant un repos sur un surplomb, dans une cavité naturelle.

Au deuxième jour, l'ascension se fait plus ardue car les précipices sont vertigineux, les roches et la neige pourries. Ils ne peuvent bivouaquer qu'à la nuit après s'être creusé un abri.
Il ne leur reste plus alors que le strict nécessaire pour un dernier bivouac mais demain, ce sera enfin le sommet puis la descente, rapide. Alors, pourquoi s'inquiéter?
Et sous un magnifique soleil, ça y est, la face ouest a été gravie et c'est tout un panorama qui s'offre à leurs yeux fatigués mais ravis.

Pourtant, en dépit de ces beautés naturelles, il leur faut songer à redescendre. Déjà, des nuages s'amoncellent et commencent à cacher rapidement arêtes et glaciers. Ils doivent se hâter...
Bientôt, ils n'ont plus aucune visibilité et les alpinistes doivent opérer une descente à l'aveugle....

Première frayeur: une corniche cède et Simon dévisse. Heureusement, Joe a fait contrepoids et bien que s'étant retrouvé suspendu dans le vide, il a évité le précipice. La situation se fait inquiétante. Il y a de dangereuses arêtes, de nombreuses lignes de fracture et ils ne voient rien, chutent constamment.

Deuxième frayeur, le lendemain: Joe glisse, se retrouve sur le bord d'une arête. Il l'a échappé de justesse! La peur subtilement commence à s'emparer d'eux. 
Pourtant, bien pire les attend...

Alors que Joe tente de s'ancrer solidement avec son piolet, son point d'appui cède. Il bascule en arrière, glisse vertigineusement, s'écrase sur la pente, stoppe brutalement. Résultat: son genou a éclaté, sa jambe est cassée.

Angoisse, révolte, frayeur. Simon va-t-il l'abandonner?
Que pourrait-il faire d'autre alors qu'il est traversé d'intenses douleurs, qu'il est incapable de se mouvoir longtemps et que le moindre mouvement l'étourdit?
Pourtant, Simon tente de lui frayer un chemin en piétinant la neige, il le fait glisser au moyen de cordes tout en s'ancrant fermement dans la neige.
Les douleurs sont insupportables. Une véritable torture!

Le temps presse. L'heure n'est pas aux sentiments. La tempête s'est levée, coulées et rafales de neige se succèdent.
Lorsque soudain c'est la catastrophe...
Joe a pris de la vitesse. Le voilà suspendu dans le vide au-dessus d'une crevasse de six mètres de large et peut-être bien de 30 mètres de profondeur.
Il cherche à remonter mais il ne peut se servir de ses mains. Il crie pour appeler Simon mais ses cris se perdent dans la nuit.

Simon, lui, conscient qu'il ne peut risquer lui-même d'être entraîné dans la chute de Joe, n'a pas d'autre choix que celui de couper la corde. Le sort en est jeté!

Joe est à présent couché sur un pont de neige mais il est vivant!
Il a pourtant chuté à une vitesse prodigieuse. Il rit, il pleure, il souffre, devient à moitié fou de stress et de peur tandis qu'il est prisonnier de la neige et de la glace. Dans une tentative désespérée, il tente de tirer la corde pour la tendre et réalise qu'elle a été coupée. Il hurle, appelle encore et encore mais seuls les échos de sa propre voix lui répondent.
Après un temps certain, il se rend soudainement compte que des rayons de soleil pénètrent dans la crevasse. Tout là-haut, il y a une ouverture mais comment y parvenir?
S'il reste sur son pont de neige, Joe le sait, il est condamné à mourir de froid.
Alors s'il lui faut mourir, autant que ce soit dans l'action, dans une ultime tentative pour vivre.

Dans des souffrances qu'on ne saurait que deviner, Joe descend, se retrouve sur un plancher de neige puis commence l'ascension d'une pente de 45 à 65° au bout de laquelle le monde extérieur l'attend.
Ses efforts sont couronnés de succès. Après bien des heures, bien des échecs, bien des douleurs, il émerge à l'air libre, apaisé, émerveillé mais rien n'est encore fini!
Il lui reste encore à atteindre le glacier, à parcourir ensuite dix kilomètres jusqu'au camp de base.

Joe parviendra-t-il à s'y traîner, même s'il doit ramper sans portée de vue le long des crevasses, à travers les moraines, dans les éboulis?
Et quand bien même réussirait-il, Simon et Richard seront-ils encore là?
La vie triomphera-t-elle de la mort?
Une terrible course contre la montre est engagée!

Dans la mort suspendue, un très beau et authentique récit au titre révélateur, il nous est donné une merveilleuse occasion, celle de suivre pas à pas une expédition tout au long de laquelle nous retenons notre souffle...
La tension est si grande qu'il nous semble à chaque étape nous rapprocher du sommet ou du camp de base, des béantes crevasses et des sombres abîmes. Tandis que les nuits glaciales ralentissent les battements de nos cœurs, que les glissades et les chutes douloureusement les glacent, victoires et preuves d'amitié véritablement les réchauffent et les animent.

D'une bouleversante sincérité et simplicité, l'auteur nous conte ici un drame d'une intensité telle qu'on ne peut assurément plus l'oublier. Instants tragiques qui nous questionnent sur l'extraordinaire capacité de l'homme à surmonter l'angoisse, la peur, la douleur, à trouver envers et contre tout la force d'affronter la mort et de l'emporter sur elle en faisant triompher de manière éclatante la vie.



  • Un récit qui vous tient en haleine jusqu'à la fin et vous laisse au sortir de merveilleux sentiments et un souvenir impérissable.
  • Une aventure humaine hors du commun, bouleversante et éprouvante, même pour le lecteur, qui force le respect et l'admiration.
  • Un livre pour tous les passionnés de récits de montagne, tous les amateurs d'histoires vraies et poignantes et pour ceux qui aiment non seulement à vibrer intensément mais à vivre aussi de magnifiques instants de vérité humaine.



En prolongement de cette lecture...




La mort suspendue -  2004 - un film de  Kevin MacDonald sur un scénario de Joe Simpson avec Nicholas Aaron pour Simon Yates, Brendan Mackey pour Joe Simpson et Ollie Ryall pour Richard Hawking.